Théâtre Vidy-Lausanne
Av. Emile-Henry-Jaques-Dalcroze 5
1007 Lausanne
http://www.vidy.ch info@vidy.ch +41 21 619 45 45 Quatre lignes de bus mènent au théâtre : - bus n°2, arrêt Théâtre de Vidy - bus n°6 et n°25, arrêt Figuiers (500 m) - bus n°1, arrêt Batelière (650 m)
Entree prices
20 CHF | Normal |
15 CHF | A choix |
25 CHF | A choix |
30 CHF | A choix |
40 CHF | A choix |
- Parking
- Public transportation
- Adapted for families
- Wheelchairs
- Café
- Restaurant
Sp02
14.09.2021 à 20:30
Économiser sa respiration, prendre conscience de l’effort de ses poumons, restaurer le lien que constitue un souffle partagé : Anne et Jean Rochat s’immergent dans le Léman avec un tuyau d’air pour deux. Une expérience de l’air, l’eau et la durée à vivre dans le jardin au bord du lac de La Becque | Résidence d’artistes.
Au loin, sous l’eau, les deux plongeurs·euses ne se distinguent pas. Sur la rive, un écran retransmet l’image des deux corps en suspension. Le son de leur respiration partagée est mixé et devient musique. Le tuyau qui leur permet de respirer est alimenté par des pompes à vélo manuelles actionnées par un groupe de participant·e·s. Dans l’eau, matrice de la vie et enjeu de survie majeur, dépendants d’une production qu’il et elle ne contrôlent pas, il·elle réapprennent à respirer ensemble, l’un après l’autre, l’une pour l’autre.
Les deux performeurs·euses doivent organiser une nouvelle économie de l’air en partageant la ressource. Il·elle sont autant dans le ventre de la planète, l’eau qui permet la vie, et un milieu hostile dans lequel s’organiser pour survivre. L’eau, le lac, deviennent les symboles de ce qui permet la vie et de ce qui vient à manquer, mettant en péril la vie même. Contraint·e·s d’entrer dans un état modifié de conscience pour économiser efforts et besoins, dépendant d’un appareillage minimal et bricolé actionnés par d’autres, il·elle ne peuvent perdre le lien à l’autre.
Prendre conscience de sa respiration, agir dans le présent en acceptant les angoisses sur ce qui pourrait arriver, explorer d’autres manières d’être au monde, de se relier aux éléments, accepter sa dépendance à des économies bricolées et partagées : la mise en danger a ici une valeur de métaphore d’un monde bouleversé dans lequel l’humain reformule la place qu’il occupe.
Anne Rochat, avec la collaboration étroite de Jean Rochat poursuit ainsi son œuvre de performance dans lequel la confrontation du corps aux éléments, aux territoires et aux durées devient une méditation sur les contraintes physiques et sociales du devenir humain contemporain.